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Les places financières mondiales vacillent au troisième trimestre dans un contexte de grande incertitude économique

La poursuite des tensions inflationnistes et les politiques monétaires de plus en plus restrictives continuent de peser sur les marchés financiers.

​​​​​​​Si le début de la période estivale a été propice aux marchés actions, les investisseurs ayant espéré un instant une accalmie dans les politiques de resserrement monétaire des banques centrales par crainte d’un impact trop lourd sur la croissance, les semaines qui ont suivi ont douché leurs espoirs à ce sujet, les discours et les décisions de ces dernières s’étant considérablement durcis sur la période.

En effet, face à l’ampleur de l’inflation, dont le taux annuel a atteint 10% en zone euro en septembre, nouveau plus haut historique, et 8.3% aux Etats-Unis en août, les banques centrales n’ont eu d’autre choix que de durcir le ton, avec des actions bien plus musclées que celles anticipées en début d’année. Le mot d’ordre : tout mettre en œuvre pour éviter de revivre la période des années 1970, dominée par une hausse des prix hors de contrôle.

La Banque Centrale Européenne a ainsi réajusté ses taux directeurs de 75 points de base le 21 septembre (soit la plus forte hausse dans l'histoire de l'institution !), après une première hausse d’ampleur de 50 points de base en juillet, pour ramener son taux de refinancement à 1.25%. La faiblesse de l’euro, qui s’est enfoncé début septembre sous le seuil de 0,99 dollar, en raison notamment des craintes de récession et de la guerre aux portes de l'Europe, a également été l’un des arguments mis en avant par l’institution pour expliquer cette décision. En effet, un euro faible renchérit la facture de produits importés, ce qui alimente l’inflation.

Le changement d’ère est ainsi palpable par rapport au temps où les crises majeures comme celle des « subprimes » en 2008, ou plus récemment celle liée à l’apparition de la crise sanitaire en 2020, avaient conduit les autorités monétaires à abaisser drastiquement leurs taux à 0% (voire négatifs) afin de stimuler l’économie.

C’est dans un tel contexte que les marchés actions internationaux ont accentué leur perte sur le trimestre, évoluant quasiment tous en territoire négatif depuis le début d’année. L’indice des actions mondiales MSCI AC World (en dollar) recule de plus de 26% à fin septembre. L’indice EuroStoxx 50 pour la zone Euro se replie de près de 21% depuis début 2022. L’indice américain des valeurs technologiques, le NASDAQ, perd plus de 32% sur la période, une chute inédite depuis la création de l’indice. Le S&P 500, plus large, a connu son troisième trimestre consécutif de baisse, du jamais vu depuis la crise financière de 2008, affichant un recul de 24% à fin septembre depuis le début d’année. Les marchés émergents ont également terminé le semestre en repli (-27% pour le MSCI Emerging Markets en dollar), plombés par le recul du marché chinois directement impacté par les mesures de restrictions liées à la politique zéro Covid.

Les marchés obligataires, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, affichent un recul historique depuis le début d’année, sous l’effet de la hausse fulgurante des taux (emprunt d’Etat) et des craintes relatives aux perspectives bénéficiaires des entreprises dans l’anticipation d’un ralentissement économique (emprunts privés). L’ampleur de la baisse est inédite, les cours des obligations d’entreprises américaines de bonne qualité (catégorie « Investment Grade) chutant même de 18% depuis le début d’année à fin septembre.

Concernant les actifs de diversification, le prix du pétrole a reflué sur la période, face à la montée des inquiétudes sur l’économie mondiale, et malgré les tensions géopolitiques toujours présentes. Le cours du baril WTI (West Texas Intermediate), après avoir dépassé les 110 dollars fin juin, termine le mois de septembre à 79,50 dollars, proche de ses plus bas de l’année. Le marché immobilier coté européen, quant à lui, est extrêmement pénalisé par le contexte de forte hausse des taux et se replie de 40% depuis le début d’année.

Les secteurs européens à la peine dans un contexte de grande incertitude

Le secteur de l’Energie affiche la seule performance positive sur la période, porté par la flambée du prix des matières premières, avec un gain de 15% fin septembre par rapport au début d’année. Le secteur des Matériaux suit de près, dans un contexte de renchérissement des prix des matières premières. Les secteurs défensifs des Télécoms et de la Santé affichent une relative résistance dans un contexte d’aversion au risque élevée. En revanche les tensions inflationnistes et l’incertitude liée à la crise géopolitique pèsent particulièrement sur le secteur de la Distribution, très pénalisé par la dégradation du pouvoir d’achat des ménages. Le secteur affiche la moins bonne performance du semestre avec un recul de plus de 43% au 30 septembre. Les valeurs technologiques sont quant à elle particulièrement impactées par la hausse des taux d’intérêt ; le secteur recule de 35% depuis le début d’année.

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Inflation et croissance mondiale : la grande incertitude

Deux questions sont particulièrement au cœur des préoccupations des investisseurs. Tout d’abord, quel sera l’ampleur du ralentissement économique mondial ? Il est certain que les conditions financières de plus en plus restrictives vont entrainer une baisse de la consommation dans la majorité des secteurs économiques. L’impact sur l’activité sera notable, comme le mentionne d’ailleurs l’OCDE dans ses perspectives économiques publiées en septembre dernier, faisant état d’un recul attendu de la croissance mondiale en 2023, à seulement 2.2 %*.

D’autre part, à quelle période le pic d’inflation sera-t-il atteint ? La question paraît légitime à un moment où les prix à la consommation affichent des niveaux records, alors même que les tensions inflationnistes se propagent aujourd’hui au-delà de l’alimentation et de l’énergie. Nul doute que l’inflation devrait perdurer sur des niveaux bien supérieurs aux objectifs des banques centrales dans la plupart des grandes économies avant de refluer sous l’effet des politiques monétaires de plus en plus restrictives.

Quelles perspectives ?

Au-delà des préoccupations relatives à l’inflation et au ralentissement économique mondial, l’absence de visibilité quant à la suite du conflit géopolitique risque encore de peser sur les places financières.

Par ailleurs, les profits des entreprises, même s’ils pourraient être encore assez résilients au troisième trimestre, devraient marquer une tendance baissière dans la perspective d’un ralentissement de la demande, et ce malgré les importantes mesures budgétaires mises en place en Europe pour contrer le choc énergétique. Il est toutefois à souligner que les entreprises affichent encore des fondamentaux solides.

Enfin l’évolution des marchés sera très corrélée aux futures décisions des banques centrales : poursuite d’un mouvement d’ampleur ou hausse plus modérée des taux ?


Comment suivre l’évolution de votre épargne dans ce contexte ?

  • Rappelons tout d’abord que le temps est le meilleur allié de l’épargnant dans la mesure où les phases de fluctuations, même extrêmes, sont lissées sur la durée. L’horizon d’investissement est ainsi un facteur clé dans l’investissement de votre épargne.
  • Les périodes de crises sont également celles qui peuvent faire apparaitre pour l’épargnant de long terme, des opportunités pour investir sur des niveaux de marchés plus attractifs.
  • Investir de manière régulière via des versements programmés en particulier, aide à lisser les points d’entrée et ainsi amortir les soubresauts de marchés​
  • Enfin la diversification permet de réduire le risque global de votre épargne, en répartissant les investissements sur plusieurs types d’actifs.


​* Perspectives économiques de l'OCDE, Rapport intermédiaire, septembre 2022​​​
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Andrey PAMPOUILLE​​

Investment Specialist
Solutions Financières
​BNP Paribas Epargne & Retraite Entreprises

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Yanning MA, CFA​​
Responsable Solutions Financières
​BNP Paribas Epargne & Retraite Entreprises

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