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DetailNewsSAS BNP Paribas ERE | Les marchés financiers marqués par des bouleversements majeurs au premier trimestre 2025

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Les marchés financiers marqués par des bouleversements majeurs au premier trimestre 2025

Après un excellent cru 2024, les places financières mondiales ont évolué en ordre dispersé au cours des trois premiers mois de l’année, dans un environnement très instable

​ L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche laissait pourtant entrevoir la poursuite du mouvement haussier entamé en 2024 sur les actions américaines grâce à un programme économique qualifié de « pro-business », favorisant la croissance et les profits. Au lieu de cela, les marchés ont reculé outre-Atlantique au 1er trimestre 2025, tandis que les bourses européennes ont progressé sur fond de vastes programmes d’investissement qui marquent un véritable tournant dans la politique budgétaire de l’Union Européenne.

C’est dans ce contexte que l’indice des actions mondiales, le MSCI AC World (en USD), termine le trimestre en léger recul de 1,3% à fin mars.

Aux Etats-Unis, les indices ont été impactés par un climat d’incertitude politique dû à d’incessants rebondissements concernant la politique douanière du nouveau président et son impact potentiel sur l’économie et l’inflation. L’indice S&P 500 marque ainsi le pas sur la période, traduisant la défiance des investisseurs. Il recule de 4,3% depuis le début de l’année au 31 mars. Le Nasdaq, à composante technologique, affiche quant à lui une baisse trimestrielle de 10,2%. Les valeurs phares de l’indice ont été pénalisées par un mouvement de ventes massives sur fond de perspectives de croissance bénéficiaires dégradées, alors que le début de l’année avait déjà été chahuté suite à l’émergence sur le marché de nouveaux modèles chinois d’Intelligence Artificielle à bas coûts, semant le trouble parmi les grands noms du secteur.

A contrario, les indices européens ont surperformé leurs homologues américains, portés par de bons résultats d’entreprises et de timides signaux de reprise économique, alors même que l’Europe opère un tournant décisif pour relancer sa croissance structurelle, symbole d’un changement de paradigme notable. L’indice des actions de la zone euro, l’Eurostoxx 50, a progressé de 7,5% depuis le début de l’année. L’indice phare de la bourse de Paris, le CAC 40, affiche de son côté un gain de 5,7% sur le trimestre, enregistrant même en janvier sa plus forte progression mensuelle depuis le début des années 2000, et ce après une année 2024 morose, marquée par un contexte de forte instabilité politique dans le pays.

En Asie, l’indice Nikkei chute de plus de 10% sur le trimestre alors qu’il avait enregistré un gain notable en 2024 grâce au rebond des exportations nettes, un contributeur important dans l’économie du pays. L’augmentation des droits de douane annoncée par nouvelle administration américaine a ébranlé le marché japonais, de même que la hausse du yen sur fond de remontée des taux directeurs de la Banque du Japon. Quant au marché chinois, ce dernier reste soutenu par des données macroéconomiques encourageantes et la volonté des autorités du pays à soutenir la croissance. L’indice MSCI China (en USD) progresse ainsi de 15% à fin mars.

En termes d’évolution sectorielle en Europe, au sein de l’indice Stoxx Europe 600, les bancaires poursuivent leur tendance de 2024 et affichent la meilleure performance du trimestre (+23 % à fin mars), portées notamment par un environnement de taux favorable, augmentant leurs marges nettes. Les Telecoms voient leurs perspectives de croissance s’améliorer et affichent une hausse de 13% depuis le début d’année. Le secteur de l’Industrie a largement bénéficié du contexte géopolitique tendu et de la hausse des investissements dans la défense et l’industrie lourde. Parmi les secteurs en retrait, la Technologie est impactée par un essoufflement de la demande mondiale dans les semi-conducteurs. L’Automobile reste quant à elle toujours sanctionnée par un contexte de morosité de la demande européenne, auquel s’ajoute celui de la concurrence des constructeurs chinois et des nouvelles annonces de droits de douane par la nouvelle administration américaine.
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Comment ont évolué les autres classes d’actifs sur la période ?​

Les marchés obligataires ont évolué de manière contrastée des deux côtés de l’Atlantique. Aux Etats-Unis, les rendements du Trésor américain ont baissé sur le trimestre, sous l’effet des craintes liées à la politique protectionniste du président Donald Trump, qui risque à terme de peser sur l’économie du pays. Le T-Notes termine le trimestre à 4,20% au 31 mars (vs 4.56% fin décembre 2024). En zone Euro, en revanche, les rendements à 10 ans ont augmenté, dopés par l’annonce de plans de relance d’envergure (détaillés dans une partie ultérieure). En conséquence, le cours des obligations européennes a baissé car leur rendement est devenu moins attractif que celui des nouvelles obligations émises. Le Bund allemand, référence en zone Euro, termine le trimestre à 2.74% (vs 2.37% à fin décembre 2024).

Sur le marché du pétrole, après avoir atteint un pic en janvier, le cours du baril WTI (West Texas Intermediate) est ensuite redescendu pour terminer à 71,5 dollars à fin mars, proche de ses niveaux de début d’année, dans un contexte de demande mondiale atone et d’offre soutenue.

L’or continue sa progression historique, le cours de l’once dépassant le seuil symbolique des 3 000 dollars en fin de trimestre, bénéficiant à la fois de sa qualité de valeur refuge dans un contexte géopolitique très tendu mais également d’achats massifs de la part des banques centrales (en particulier émergentes), qui souhaitent diversifier leurs réserves. Il termine à fin mars en progression de plus de 19% depuis le 1er janvier, sur un niveau de 3 124 dollars l’once.

Du côté des devises, l’euro a retrouvé des couleurs face au dollar au cours du trimestre après une fin d’année 2024 chaotique, marquée par des perspectives économiques moroses (contrastant avec une croissance américaine robuste) et une crise politique en zone euro. Le virage stratégique opéré par l’Europe pour doper sa croissance structurelle a joué en faveur de la devise européenne sur la période. La parité Euro/Dollar termine à 1.08 au 31 mars (vs 1.03 fin décembre). ​​
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Des politiques monétaires à deux vitesses​​

La Banque centrale européenne (BCE) a, sans grande surprise, continué de baisser ses taux directeurs sur le trimestre, à mesure que l’inflation se rapproche de l’objectif cible. Le taux d’inflation annuel de la zone Euro est retombé à 2.2% à fin mars, après être légèrement remonté au cours des derniers mois. Cette détente monétaire, débutée en juin 2024, reste un facteur de soutien pour les indices boursiers européens, les conditions d’accès au crédit devenant plus accommodantes. Rappelons que le mandat de la Banque centrale est de maintenir la stabilité des prix, en contenant l’inflation à 2% à moyen terme. Quand celle-ci est élevée, la Banque centrale durcit les conditions de financement afin de freiner l’investissement et ainsi faire baisser les prix. A l’inverse, quand l’inflation diminue, la BCE ne doit plus conserver des taux d’intérêt élevés, sous peine de peser la croissance, et assouplit donc sa politique monétaire, situation actuelle.

Aux Etats-Unis, la situation diffère quelque peu. Les droits de douane instaurés par Donald Trump étant susceptibles de relancer l’inflation, la Réserve fédérale (Fed) pourrait mettre un coup d’arrêt à ses baisses de taux entamées en 2024. Le taux principal est resté inchangé à fin mars 2025, évoluant dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.

Vers une nouvelle ère pour l’Europe ?​​

Le trimestre a été marqué par deux événements marquants en Europe : le tournant politique pro-croissance de l'Allemagne et le soutien massif de la commission européenne au secteur de la défense. Un retour de la souveraineté stratégique qui marque un changement de cap majeur.

En Allemagne tout d’abord, à la suite des élections législatives du 23 février, la nouvelle coalition gouvernementale a annoncé le lancement d’un programme d’investissement de 500 Milliards d’euros pour accroître les dépenses de défense et d'infrastructure. Une rupture historique dans l’histoire du pays, auparavant défenseur d’une rigueur budgétaire stricte encadrée par le « frein à la dette », inscrit dans la constitution, qui limitait jusqu'alors le déficit budgétaire annuel à 0,35% du PIB. Ce plan de relance budgétaire s’ajoute au plan de dépense de 800 milliards d’euros de la commission européenne, « ReArm Europe » (rebaptisé depuis « Readiness 2030 »), destiné au financement du secteur de la défense en réponse à la suspension par les Etats-Unis de leur soutien militaire à l’Ukraine.

La conséquence principale (et immédiate) de ces annonces de grande ampleur sur les marchés a été une envolée des taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne et des autres états européens.

Pourquoi un tel mouvement ? Ces plans améliorent nettement les perspectives de croissance structurelle de l’Union Européenne à moyen terme (car à plus courte échéance cette dernière devrait être impactée par les droits de douane américains). En revanche, l’augmentation des dépenses entrainera une hausse de la dette par rapport au PIB, ce qui inquiète les marchés obligataires (d’où une augmentation de la prime de risque), alors même que la plupart des pays européens ont déjà des ratios d’endettement bien plus élevés qu’en Allemagne.

Quelles perspectives pour les prochains mois ?​

La politique protectionniste du nouveau Président américain devrait continuer à impacter l’économie mondiale, avec plusieurs risques identifiés outre-Atlantique : hausse de l’inflation, ralentissement de la croissance et dégradation des perspectives bénéficiaires des entreprises (autant de symptômes caractéristiques de la « stagflation »).

Tout début avril, Donald Trump a porté un coup de massue à l’ensemble des places financières internationales en annonçant des droits de douane additionnels de la part des Etats-Unis. En effet, depuis le 5 avril, une grande partie des produits que les USA importent du reste du monde sont visés par une surtaxe douanière de 10%. Ce plancher universel s’additionne aux taxes douanières qui existaient au préalable. Conséquence : les indices actions, ainsi que d’autres classes d’actifs comme les matières premières (dont le pétrole) et le dollar, se sont lourdement repliés dans la mesure où cette salve de tarifs douaniers devrait indéniablement peser sur la croissance mondiale et les résultats futurs des entreprises.

La volatilité devrait ainsi rester de mise sur les marchés au cours des prochaines semaines, et plusieurs interrogations demeurent après le lancement de cette guerre commerciale sans précédent. Elles concernent notamment la riposte que certains pays préparent mais également d’éventuelles négociations en coulisse.

Sans oublier le contexte géopolitique : l’avenir de l’Ukraine est aujourd’hui en suspens et les risques demeurent nombreux, pouvant entrainer à tout moment de la nervosité sur les places financières.

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Andrey PAMPOUILLE​​

Investment Specialist
Solutions Financières
​BNP Paribas Epargne & Retraite Entreprises

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​Wenzhao SUN, CFA​​
Responsable Solutions Financières
​BNP Paribas Epargne & Retraite Entreprises

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​Source indices : Bloomberg, au 31 Mars 2025 ; indices publiés dividendes réinvestis et en devises locales​​​
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NB : La valeur des investissements et les revenus qu'ils génèrent peuvent enregist​rer des hausses comme des baisses et il se peut que les investisseurs ne récupèrent pas l'intégralité de leur placement. Les performances passées ne préjugent pas des performances à venir.











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