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DetailNewsSAS BNP Paribas ERE | Un bilan globalement positif pour les marchés boursiers internationaux en 2024

BNPP ERE

Un bilan globalement positif pour les marchés boursiers internationaux en 2024

Après une année 2023 exceptionnelle, les principales places financières ont poursuivi leur ascension en 2024, malgré des disparités.

​​​Les marchés actions mondiaux ont profité d’un environnement macro-économique idéal, entre croissance économique modérée à travers le monde, poursuite de la désinflation et baisse des taux des banques centrales.

Cependant de fortes disparités demeurent : si les marchés américains continuent de battre des records, portés entre autres par une croissance solide, les indices européens restent plus en retrait, sur fond de conjoncture dégradée et d’incertitude politique (France et Allemagne). L’écart de performance avec les Etats-Unis s’est renforcé, et le programme de relance économique de Donald Trump, grand vainqueur des dernières élections présidentielles américaines, risque bien de creuser un peu plus ce dernier.

Au terme de l’année 2024, les actions internationales, représentées par le MSCI AC World (en USD) affichent un gain annuel de 17,5% à fin décembre. Les indices américains se sont encore illustrés, à l’image du S&P 500 et du Nasdaq (pour les valeurs technologiques), qui progressent respectivement de 25% et 29.6% sur l’année. Une trajectoire haussière qui s’est même amplifiée au cours du dernier trimestre à la suite des élections présidentielles de novembre, la victoire de Donald Trump laissant présager d’un programme économique de relance favorable aux entreprises américaines. La zone Euroquant à elle sous-performe mais maintient une trajectoire haussière. L’indice Eurostoxx 50 affiche un gain de plus de 11% depuis le 1er janvier. Seule ombre au tableau : la contre-performance notable du CAC 40, qui clôture l’année à +0,17% à fin décembre. L’indice de la place de Paris est resté très en retrait par rapport à ses homologues européens. En cause : la défiance des investisseurs à l’égard du contexte d’instabilité politique dans le pays mais également sa dépendance à certaines valeurs phares (comme celles du luxe) qui ont sous-performé cette année. En Asie, l’indice japonais Nikkei affiche une hausse annuelle de 20,9%, soutenu par la faiblesse du yen qui a permis de doper les ventes et les bénéfices des entreprises exportatrices. Quant au marché chinois, ce dernier a rebondi de façon spectaculaire à la fin du troisième trimestre, boosté par une série d’annonces de la part des autorités du pays pour soutenir la croissance économique (mesures de stimulation monétaire et fiscale). Les investisseurs restent également optimistes quant à de possibles nouvelles mesures de soutien début 2025. L’indice MSCI China (en USD) progresse ainsi de 19,4% à fin décembre après 3 années consécutives de baisse.

En termes d’évolution sectorielle en Europe, au sein de l’indice Stoxx Europe 600, les bancaires affichent la meilleure performance de l’année (+33% à fin décembre), le niveau encore élevé des taux d’intérêt soutenant leurs marges. Les banques françaises font toutefois figure d’exception, pénalisées par l’instabilité politique du pays et les inquiétudes sur la dette nationale. Les valeurs technologiques auront profité au premier semestre de l’engouement des investisseurs pour le thème de l’Intelligence Artificielle, avant de se replier à la suite de prises de profits en faveur d’autres secteurs plus défensifs comme celui des Télécoms (+21% à fin décembre). Les Médias et l’Industrie ont également bien performé. En bas du classement, le secteur de l’Automobile reste fragilisé par la faiblesse des volumes et la concurrence chinoise dans l'électrique. L’Energie et les Matériaux de base se replient sur fond de recul des cours sur la période. ​

Comment ont évolué les autres classes d’actifs sur la période ?​

Les marchés obligataires ont évolué dans un contexte particulier où l’inflation, bien qu’en repli, a surpris par sa ténacité (notamment aux Etats-Unis). De fait les taux d’intérêt sont restés globalement élevés. Les banques centrales ont ainsi retardé leur assouplissement monétaire et les taux se sont tendus des deux côtés de l’Atlantique au 1er semestre, pénalisant le cours des obligations (le rendement de ces dernières étant devenu moins attractif que celui des nouvelles obligations émises). Lorsque les banques centrales sont passées à l’action, les rendements obligataires ont baissé, avant de remonter au dernier trimestre, en particulier aux Etats-Unis où les inquiétudes liées à l’inflation se sont intensifiées après l'élection de Donald Trump. Les rendements du Trésor américain à 10 ans et du Bund allemand à 10 ans, référence du marché de la zone Euro, ont ainsi augmenté en 2024 pour finir respectivement à 4.57% et 2.37% au 31 décembre (vs 2.02% et 3.88% resp. fin décembre 2023).

Sur le marché du pétrole, le cours du baril WTI (West Texas Intermediate) est resté quasi stable sur l’année, terminant à 71,7 dollars à fin décembre, et ce malgré les tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Une tendance qui s’explique par une demande mondiale en berne face à une offre soutenue.

L’or restera parmi les classes d’actifs les plus performantes de 2024 ; le cours de l’once a en effet brillé, dépassant le niveau record de 2 700 dollars fin octobre avant de refluer en fin d’année. L’or continue de bénéficier à la fois de sa qualité de valeur refuge dans un contexte géopolitique tendu mais également d’achats massifs de la part des banques centrales (en particulier émergentes), qui souhaitent diversifier leurs réserves. Il termine en progression de plus de 27% à fin décembre 2024.

Du côté des devises, le dollar s’est nettement renforcé par rapport à l’Euro sur l’année. La devise américaine a surtout profité de la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles de novembre, dont le programme économique inclut une politique budgétaire expansionniste, notamment des baisses d’impôts et des dépenses infrastructurelles (autant de mesures soutenant la croissance, attirant de surcroît les capitaux du monde entier vers la devise américaine). En parallèle, la crise politique en zone Euro et des perspectives économiques moroses ont pesé sur l’Euro qui a accentué son repli au dernier trimestre, atteignant son plus bas niveau face au dollar depuis fin 2022. La parité Euro/Dollar termine 2024 à 1.03 à fin décembre (vs 1.10 un an auparavant). ​​​
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Un changement de cap majeur pour les Banques Centrales en 2024

Dans un contexte de baisse continue de l’inflation, la Banque Centrale Européenne (BCE) a décidé d’entériner officiellement sa détente monétaire dès le mois de juin, en abaissant ses taux directeurs d’un quart de point. Ont suivi 3 autres baisses, dont la dernière le 12 décembre, le taux principal de refinancement étant ainsi passé de 3,40% à 3,15%. L’objectif de la BCE est de soutenir l’économie de la zone Euro, en proie à une sévère atonie depuis la fin de la crise sanitaire. Des taux d’intérêt plus bas encouragent en effet l’investissement et la consommation, et favorisent donc la croissance.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a suivi le mouvement plus tardivement, en septembre, mais avec une baisse de ses taux directeurs plus marquée que prévu (de 50 points de base), annonce très bien accueillie par les marchés. Par la suite, l’institution a procédé à 2 nouvelles baisses de taux. Le taux principal évolue fin 2024 dans une fourchette comprise entre 4,5 et 4,75%.

Vers une divergence de politique monétaire en 2025 des 2 côtés de l’Atlantique ?

En fin d’année, la Fed a indiqué qu’elle ne procèderait qu’à deux baisses de 25 points de base en 2025, contre quatre prévues initialement. La raison principale : une inflation plus élevée qu’anticipé en 2024, sur fond de données économiques solides. L’arrivée prochaine de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait en parallèle relancer les pressions inflationnistes outre-Atlantique, contraignant la Fed à limiter sa détente monétaire.

En revanche, le cycle de baisse des taux devrait être bien plus marqué en zone Euro, l’inflation revenant aux objectifs cibles de la BCE et la croissance ayant besoin d’être soutenue.

Une année 2024 marquée par l’accélération des divergences, économiques et boursières, entre les Etats-Unis et l’Europe

Les marchés américains ont éclipsé les autres marchés boursiers sur l’année 2024. Et si depuis 2023, la hausse des principaux indices américains est due en grande partie à l’envolée des géants de la technologie, au cours des derniers mois elle s’est étendue au reste du marché.

Les raisons de cette tendance : une économie américaine très résiliente, soutenue par la consommation des ménages, un marché du travail robuste avec un taux de chômage historiquement bas, une baisse de l’inflation et l’amorce de l’assouplissement monétaire de la Fed (évoqué précédemment). A cela s’ajoute l’effet des mesures économiques de la prochaine administration Trump, favorables aux entreprises du pays (dérégulation, baisses d’impôts), y compris les petites et moyennes, axées vers le marché intérieur.

Autant de facteurs susceptibles de fragiliser encore plus la zone Euro, en plein doute économique car peinant à relancer son activité économique. L’écart pourrait même encore se creuser aux niveaux économique et boursier.

Le cas particulier de la France : la montée du risque politique en France (dissolution de l’Assemblée nationale, censure du gouvernement Barnier, dégradation de la note souveraine de la France par l’agence de notation Moody’s en décembre dernier) a pesé sur la place financière française, comme en témoigne la large sous-performance de l’indice CAC 40 par rapport à ses homologues de la zone Euro. Cette instabilité a alimenté la défiance des investisseurs à l’égard de la dette française, la crédibilité financière Hexagonale étant mise à rude épreuve. L’écart des taux souverains entre la France et l'Allemagne à 10 ans a atteint des plus hauts depuis 2012, traduisant l’inquiétude des marchés. Or, en cette période budgétaire très contrainte, une hausse des taux de rendement des obligations françaises vient alourdir le coût de la dette pour l’État.

Quelles perspectives pour les prochains mois ?

L’une des principales interrogations pour l’année à venir est relative à l’application des promesses de campagne de Donald Trump. Si les annonces faites à l’issue de l’élection présidentielle de novembre ont accéléré la hausse des indices américains au dernier trimestre, il n’en reste pas moins que les conséquences des décisions qui seront mises en œuvre pourraient avoir un impact direct sur l’inflation du pays et donc sur la politique monétaire de la Fed. Cette dernière pourrait en effet se résoudre à limiter ses futures baisses de taux en 2025, pesant ainsi sur la croissance.

En zone Euro, l’assouplissement monétaire entamé par la BCE en 2024 et les futures baisses prévues dans les prochains mois pourraient enfin porter leurs fruits, permettant à l’économie européenne de sortir du marasme, malgré des indicateurs d’activité économiques encore décevants au dernier trimestre. L’inflation reste tenace (rebond récent du taux annuel d’inflation à 2.4% en décembre 2024), mais les dernières données ne devraient pas changer la trajectoire de la BCE.

En Chine, des signes d’amélioration sont palpables, les indicateurs marquant une certaine amélioration de l’activité depuis octobre. Les perspectives semblent donc plus favorables, d’autant que les entreprises attendent de nouvelles mesures de soutien au cours des prochains mois.

Enfin, attention au climat géopolitique : ce dernier demeure plus que jamais tendu au niveau mondial et toute dégradation de la situation pourrait engendrer à nouveau de la volatilité sur les places financières. ​



Andrey PAMPOUILLE​​

Investment Specialist
Solutions Financières
​BNP Paribas Epargne & Retraite Entreprises

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​Wenzhao SUN, CFA​​
Responsable Solutions Financières
​BNP Paribas Epargne & Retraite Entreprises

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​Source indices : Bloomberg, au 31 décembre 2024 ;​ indices publiés dividendes réinvestis et en devises locales​​​
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NB : La valeur des investissements et les revenus qu'ils génèrent peuvent enregist​rer des hausses comme des baisses et il se peut que les investisseurs ne récupèrent pas l'intégralité de leur placement. Les performances passées ne préjugent pas des performances à venir.










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