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DetailNewsSAS BNP Paribas ERE | Les places financières mondiales fragilisées par la poursuite de la flambée inflationniste au deuxième trimestre

BNPP ERE

Les places financières mondiales fragilisées par la poursuite de la flambée inflationniste au deuxième trimestre

La hausse continue des prix et l’avènement d’un nouveau cycle monétaire ont impacté les marchés internationaux au cours des derniers mois.

​​​​​​​L’inflation n’en finit plus de monopoliser l’attention des investisseurs depuis des mois. Si la hausse des prix a déjà été amorcée en 2021, lorsque la levée des restrictions sanitaires a engendré une reprise fulgurante de la consommation, perturbant ainsi les chaînes d’approvisionnement, depuis plusieurs mois ce sont les retombées du conflit russo-ukrainien qui exacerbent la tendance, le prix des énergies et des matières premières s’envolant sur fond de craintes d’approvisionnement.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 8.1 % pour le taux d'inflation annuel (prix à la consommation) en mai en zone Euro, principalement dû aux prix de l'énergie et des denrées alimentaires, et 8.6% aux USA sur la même période.

Conséquences directes: le pouvoir d’achat des ménages et les investissements des entreprises sont directement impactés, faisant craindre un ralentissement de la consommation et donc de la croissance.

Dans ce contexte, les marchés actions internationaux ont fortement baissé sur le semestre. L’indice des actions mondiales MSCI AC World recule de plus de 20% à fin juin et signe sa pire performance semestrielle en plus de 20 ans. L’indice EuroStoxx 50 pour la zone Euro termine le semestre sur un repli de près de 18%. L’indice américain des valeurs technologiques, le NASDAQ, perd plus de 30%, une chute inédite depuis la création de l’indice. Le S&P 500, plus large, baisse de 20%, soit son pire premier semestre depuis 1970. Les marchés émergents ont également terminé le semestre en repli, plombés par le recul du marché chinois directement impacté par les mesures de restrictions liées à la politique zéro Covid.

Du côté des marchés obligataires, la tendance n’est guère plus favorable. Pire, ces derniers ont connu une dégradation historique sur les six premiers mois de l’année, aussi bien aux USA qu’en Europe. Les cours des obligations d’entreprises ont reculé, notamment ceux des obligations privées de catégorie spéculatives (mal notées par les agences de notation), impactés par les craintes sur la croissance et donc sur les perspectives bénéficiaires. Les emprunts d’Etat ont de leur côté subi de plein fouet la hausse des taux. Les obligations souveraines des pays périphériques à la zone Euro (Italie, Grèce, Espagne, Portugal) souffrent particulièrement, sur fond de regain d’aversion au risque.

Concernant les actifs de diversification, le prix du pétrole a continué de progresser, les risques de pénurie bien réels en Europe (embargo sur le pétrole russe) associés à la production limitée de l’OPEP faisant grimper les cours. Le cours du baril WTI du Texas termine le semestre au-dessus de 105 USD, soit une hausse de 50% sur la période. Le marché immobilier coté européen, quant à lui, est pénalisé par le contexte de forte hausse des taux et se replie de 28% depuis le début d’année.

Un contexte qui impacte une très large majorité de secteurs en Europe

Le secteur de l’Energie signe sans surprise la meilleure performance du second trimestre (et ainsi du semestre), avec un gain de 15% par rapport au début d’année, porté par le niveau élevé des cours des matières premières. Les secteurs défensifs des Télécoms et de la Santé continuent d’être recherchés dans un contexte d’aversion au risque élevée. En revanche les tensions inflationnistes et l’incertitude liée à la crise géopolitique pèsent particulièrement sur le secteur de la Distribution, pénalisé par la dégradation du pouvoir d’achat des ménages. Le secteur affiche la moins bonne performance du semestre avec un recul de près de 36% au 30 juin. Les valeurs technologiques sont quant à elle particulièrement touchées par la hausse des taux d’intérêt ; le secteur recule de 32% depuis le début d’année.

Les politiques monétaires des banques centrales au cœur de toutes les préoccupations

De manière quasi synchronisée, la plupart des banques centrales du monde entier ont amorcé un virage dans leur politique monétaire. Après presque 10 années de politiques accommodantes, ces dernières ont rapidement relevé leurs taux directeurs (taux auquel les banques commerciales se refinancent auprès de la banque centrale), dans l'espoir de maîtriser l'inflation galopante.

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La Banque Centrale américaine (FED) a déjà entamé le processus avec 3 hausses intervenues depuis début 2022, portant son principal taux directeur dans une fourchette comprise entre 1.5% et 1.75%. Si cette remontée des taux était attendue, l’ampleur du mouvement a en revanche surpris. En effet, la troisième hausse intervenue en juin, de 0.75%, est la plus forte depuis 1994, témoignant de l’urgence de la situation.

Rappelons que la mission première d'une banque centrale est d'assurer la stabilité des prix. Une politique monétaire plus restrictive, à savoir une remontée des taux, permet de juguler l’inflation car des conditions financières plus restrictives entraînent inévitablement une baisse de la consommation dans la majorité des secteurs économiques. Les prix ont alors tendance à baisser. En résumé : réduire des dépenses pour réduire l’inflation.

Le principal risque d’un tel mouvement réside dans une remontée trop brutale des taux, cassant le rythme de croissance. C’est pour cette raison notamment que la Banque centrale européenne n’a pas encore entamé son cycle de resserrement, prévu pour le mois de juillet.

Quelles sont les perspectives dans un tel environnement ?

Les investisseurs sont aujourd’hui plus focalisés sur les perspectives de croissance que sur l’inflation en elle-même. En effet, la baisse anticipée de la consommation due au niveau élevé des prix et à des conditions de financement de moins en moins favorables devrait inexorablement aboutir à un ralentissement de la croissance mondiale, dont l’ampleur reste à ce jour difficilement mesurable. Parmi les facteurs déterminants : le rythme de durcissement des politiques monétaires. En cela le rôle des banques centrales sera déterminant.

L’absence de visibilité sur les marchés quant à la suite du conflit géopolitique, avec un risque d’enlisement, risque également de peser.

Néanmoins, les entreprises disposent de bilans solides et d’une rentabilité élevée. Les prochaines publications de résultats au titre du T2 seront scrutées de près par les investisseurs. Le marché de l’emploi reste quant à lui solide et la croissance mondiale à moyen long terme demeure soutenue.

Enfin, le rebond attendu de l’économie chinoise, après une période de repli sur fond de restrictions sanitaires marquées, pourrait être un catalyseur sur les places financières.

Des équipes mobilisées

Dans ce contexte de volatilité marquée, les équipes de BNPP AM restent pleinement mobilisées et engagées pour faire face à des conditions de marché exceptionnelles.

Comment suivre l’évolution de votre épargne dans ce contexte ?

  • Rappelons tout d’abord que le temps est le meilleur allié de l’épargnant dans la mesure où les phases de fluctuations, même extrêmes, sont lissées sur la durée. L’horizon d’investissement est ainsi un facteur clé dans l’investissement de votre épargne.
  • Les périodes de crises sont également celles sui peuvent faire apparaitre pour l’épargnant de long terme, des opportunités pour investir sur des niveaux de marchés plus attractifs.
  • Investir de manière régulière via des versements programmés en particulier, aide à lisser les points d’entrée et ainsi amortir les soubresauts de marchés
  • Enfin la diversification permet de réduire le risque global de votre épargne, en répartissant les investissements sur plusieurs types d’actifs.
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​Audrey Pampouille
​Yanning MA, CFA
​Investment Specialist 
​Responsable Solutions Financières 
​Solutions Financières - BNP Paribas E&RE
​BNP Paribas E&RE​​


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