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Un retour de la volatilité sur les marchés financiers au 3ème trimestre 2024

Les derniers mois ont été marqués par d’importantes fluctuations sur les places boursières internationales.

​Les principaux indices ont en effet évolué de manière contrastée dans un contexte d’incertitudes à la fois économiques et politiques selon les différentes zones géographiques. La poursuite de la désinflation et les annonces des banques centrales ont cependant contribué à soutenir ces derniers sur la seconde moitié du trimestre.

Les marchés actions parviennent ainsi globalement à conserver une trajectoire haussière depuis le début d’année. L’indice des actions mondiales MSCI AC World (en USD) affiche un gain de 18,6% à fin septembre. Les marchés américains, à l’image des indices S&P 500 et Nasdaq (pour les valeurs technologiques), progressent respectivement de +22% et +21.8% depuis le début d’année. La zone Euro est restée quasi-stable au 3ème trimestre, impactée par une activité économique en berne. L’indice EuroStoxx 50 affiche malgré tout un gain de plus de 13% depuis le 1er janvier. Le CAC 40, toujours fragilisé par un retour du risque politique, continue à sous-performer les autres indices de la zone, terminant sur une modeste hausse de +3,5%. L’indice Nikkei, plombé fin juillet/début août par une brusque remontée du cours du yen sur fond d’ajustement de politique monétaire de la banque centrale du Japon, a perdu du terrain par rapport à son niveau de fin juin. Il affiche néanmoins un gain notable de près de 15% sur les 9 premiers mois de l’année. Quant au marché chinois, ce dernier a rebondi de façon spectaculaire en fin de période, boosté par les annonces des autorités pour soutenir la croissance du pays. L’indice MSCI China progresse de plus de 29% à fin septembre.

Au niveau sectoriel en Europe, au sein de l’indice Stoxx Europe 600, le trimestre aura été marqué par une prise de profits sur les valeurs technologiques, jusque-là portées par l’engouement des investisseurs pour le thème de l’IA, en faveur d’autres secteurs plus défensifs comme celui des Télécoms ou de la Santé, ce dernier bénéficiant de résultats positifs sur le 1er semestre. Les banques européennes bénéficient d’une consommation étonnamment résiliente, d’une hausse des marges nettes d’intérêt et d’un taux de dépôt élevé de la BCE. Enfin le secteur de la Distribution reste soutenu par la poursuite de la désinflation. En bas du classement, figurent les secteurs de l’Automobile, fragilisée par un contexte de ralentissement des ventes, de l’Energie sur fond de recul des cours sur la période et des Boissons & Alimentation.

Comment ont évolué les autres classes d’actifs sur la période ?​

Sur les marchés obligataires, le regain de volatilité sur les places internationales en été et la poursuite de la désinflation ont profité aux taux 10 ans allemand et américain. Les périodes d’incertitudes poussent en effet les investisseurs à se tourner vers des valeurs de qualité, tandis que la baisse des taux longs profite aux cours des obligations, dont le rendement devient plus attractif que celui des nouvelles obligations émises. Le Bund allemand, référence en zone Euro, et le T-Notes américain terminent respectivement à 2.12% et 3.78% à fin septembre (vs 2.50% et 4.40% resp. fin juin). En revanche, le retour du risque politique en France pèse toujours sur l’emprunt d’état français (l’OAT 10 ans), qui voit son écart de rendement se creuser par rapport au Bund allemand, signe de défiance des investisseurs.​​
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Sur le marché du pétrole, la dynamique n’est toujours pas favorable, les craintes concernant la demande mondiale restant omniprésentes sur la période. Le cours du baril WTI (West Texas Intermediate) baisse de près de 5% depuis le début d’année, terminant le mois de septembre à 68.17 dollars.​​
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​ L’or reste sans nul doute la classe d’actif qui profite le plus du contexte actuel, comme en témoigne le cours de l’once qui a dépassé le niveau record de 2 600 dollars à la fin du trimestre. La classe d’actifs bénéficie à la fois de sa qualité de valeur refuge dans un contexte géopolitique tendu mais également d’achats massifs de la part des banques centrales (en particulier émergentes), qui souhaitent diversifier leurs réserves. ​​
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Un été très agité sur les marchés actions​

Un violent trou d’air a secoué les places financières mondiales début août, à la suite de différents facteurs. Tout d’abord l’annonce fin juillet par la banque centrale du Japon (BoJ) d’une hausse de ses taux directeurs face à une inflation tenace, après plus de 10 ans d’une politique monétaire ultra-accommodante, a eu pour effet de faire bondir le cours du Yen, jusqu’ici très bas par rapport au dollar (écart persistant entre les taux directeurs de la Fed et ceux de la BoJ).

Ensuite, aux Etats-Unis, la publication d’un rapport pour l’emploi jugé décevant sur le mois de juillet, faisant état d’une augmentation inattendue du taux de chômage (au plus haut depuis octobre 2021), a fait craindre un risque de récession outre-Atlantique.

​ Il n’en fallait pas plus pour que les marchés réagissent violemment, les grands indices internationaux essuyant de lourdes pertes dans un laps de temps relativement court, alors que les volumes de transactions étaient faibles en cette période estivale. Ce décrochage a cependant été rapidement surmonté, l’inquiétude s’atténuant aux Etats-Unis à la suite de la publication de données macroéconomiques rassurantes. Enfin, les anticipations de baisses imminentes des taux directeurs des banques centrales ont également soutenu les marchés.

Des marchés rassurés par les banques centrales ​

La Banque Centrale Européenne avait déjà ouvert le bal le 6 juin dernier en annonçant la baisse de ses taux directeurs d’un quart de point (sa première baisse depuis septembre 2019), suivie d’une seconde baisse d’une même ampleur le 12 septembre. Face à la baisse continue de l’inflation au cours des derniers mois, l’institution a décidé d’entériner officiellement sa détente monétaire, d’autant plus que le rythme de croissance du PIB en zone euro s’est de nouveau affaibli au deuxième trimestre.

Mais la « bonne » surprise est venue des Etats-Unis. En effet, la réserve Fédérale américaine a frappé fort en annonçant le 18 septembre une baisse de ses taux directeurs de 50 points de base, ramenant ces derniers dans une fourchette comprise entre 4.75% et 5%. La Fed opère ainsi un virement dans sa politique monétaire après avoir procédé à 11 hausses consécutives en seize mois, entre mars 2022 et juillet 2023, afin de lutter contre une inflation très forte. Si l’annonce d’une baisse des taux était attendue, c’est l’ampleur du mouvement qui a « positivement » surpris les marchés.

​ Rappelons que ces baisses des taux de part et d’autre de l’Atlantique ont pour objectif d’impulser un nouvel élan à l’activité économique en redonnant du pouvoir d’achat aux ménages qui subissaient depuis plusieurs années une forte inflation et un coût élevé du crédit. Les banques pourront prêter de manière plus avantageuse et soutenir ainsi l’activité comme le crédit. Ce contexte est également plus favorable aux entreprises (amélioration des conditions de financement en soutien aux investissements). Les longues périodes de politiques monétaires restrictives commençaient à avoir un impact négatif sur l’activité.

Une fin de trimestre marquée par les annonces de relance en Chine

Si le début du cycle d’assouplissement monétaire des banques centrale a contribué à soutenir les marchés, ces derniers ont été littéralement portés en toute fin de trimestre par l’annonce surprise de la Chine du déploiement d’une série de mesures d’ampleur pour soutenir son économie.

Parmi ces mesures annoncées par la banque centrale figurent une baisse des taux directeurs et des réserves obligatoires imposées aux banques afin de soutenir les marchés et l’économie. Ces annonces fortes et simultanées démontrent la volonté affichée de Pékin d’atteindre l’objectif de croissance de 5% cette année.

Quelles perspectives pour les prochains mois ?

Les facteurs de soutien au marché restent nombreux, parmi lesquels la poursuite de la désinflation, la baisse des taux et les améliorations des conditions de crédit.

​ Attention toutefois au climat géopolitique qui continue d’être tendu, toute dégradation de la situation pouvant engendrer à nouveau de la volatilité sur les places financières. Les craintes des investisseurs sur les perspectives économiques peuvent également peser sur ces dernières, sans oublier l’incertitude politique au sein de la zone Euro ainsi qu’aux Etats-Unis dans l’anticipation des prochaines élections présidentielles.



Andrey PAMPOUILLE​​

Investment Specialist
Solutions Financières
​BNP Paribas Epargne & Retraite Entreprises

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​Wenzhao SUN, CFA​​
Responsable Solutions Financières
​BNP Paribas Epargne & Retraite Entreprises

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​Source indices : Bloomberg, au 30 Septembre 2024 ; indices publiés dividendes réinvestis et en devises locales​​​
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NB : La valeur des investissements et les revenus qu'ils génèrent peuvent enregist​rer des hausses comme des baisses et il se peut que les investisseurs ne récupèrent pas l'intégralité de leur placement. Les performances passées ne préjugent pas des performances à venir.










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