Les marchés financiers ont surpris par leur optimisme au cours des derniers mois, soutenus par une croissance mondiale résiliente, des bénéfices d’entreprises en hausse, une inflation maîtrisée et des banques centrales plus accommodantes.
Les actions mondiales (MSCI AC World en dollars) affichent ainsi un gain de 18,4% depuis le début d’année au 30 septembre. Les marchés américains (indice S&P 500), qui avaient sous-performé au 1er semestre par rapport à leurs homologues européens, ont rattrapé leur retard durant l’été grâce à une saison de résultats d’entreprises exceptionnelle au titre du deuxième trimestre, notamment chez les géants de la Technologie. Le S&P 500 affiche une hausse de 14,8% à fin septembre et le Nasdaq, à composante technologique, enregistre un gain de près de 18% sur la période. De l’autre côté de l’Atlantique, les principaux indices européens poursuivent leur trajectoire haussière, comme en témoigne l’évolution notable de l’Eurostoxx 50 (+15,4% depuis le début d’année). A noter la surperformance des indices boursiers d’Europe du Sud (Italie et Espagne), dopés par la très forte progression des valeurs bancaires locales sur la période. Le Cac 40 reste en revanche pénalisé par l’instabilité politique de la France, suscitant la défiance des investisseurs. Sa progression annuelle est ainsi limitée à 9,4% à fin septembre. En Asie, le marché chinois progresse de 29% sur les neuf premiers mois de l’année, soutenu par la volonté des autorités du pays à soutenir l’activité économique. Enfin, au Japon, l’indice Nikkei a nettement rebondi sur 3ème trimestre, gagnant 14,2% depuis le début d’année, soutenu notamment de la hausse du secteur technologique.
Au niveau sectoriel, les banques continuent de progresser au sein de l’indice Stoxx Europe 600, affichant une hausse spectaculaire de plus de 52% à fin septembre. Le secteur connaît un rebond en bourse depuis le changement de la politique monétaire en zone euro suite à la résurgence de l’inflation. Mais c’est surtout le mouvement de consolidation bancaire observé en Europe du Sud qui explique cette tendance annuelle. Les banques françaises restent quant à elles plus exposées à la situation politique très instable du pays. Le secteur de l’Industrie enregistre la deuxième meilleure progression du semestre (+23%), grâce à la hausse des investissements dans la défense et l’industrie lourde suite au plan de relance allemand. En bas de classement, les Médias reculent de 10,7% sur la période, dans un contexte difficile fragilisé par un marché publicitaire morose et les incertitudes économiques au niveau mondial, sans oublier la concurrence américaine dans le secteur.
Sur les marchés obligataires, les taux d’intérêt américains à long terme ont touché un point bas en septembre à la suite des chiffres de l’emploi décevants qui ont accru les anticipations de baisse des taux directeurs de la part de la Réserve fédérale. Le taux 10 ans reste cependant à des niveaux élevés alors que l’endettement du pays augmente et accroît ainsi la défiance envers les bons du Trésor Américain. Le T-Notes termine le trimestre à 4,15% au 30 septembre (vs 4.22% au 30 juin). Le rendement du Bund allemand (emprunt d’Etat 10 ans de référence en zone euro) s’est légèrement tendu au 3ème trimestre. Même si les perspectives de croissance en zone euro s’améliorent à moyen / long terme sous l’effet des plans de relance allemand et européen, le poids de la dette risque d’augmenter, source d’inquiétude pour les investisseurs. Le taux à 10 ans allemand s’établit à 2,71% à fin septembre (vs 2.60% à fin juin). Les obligations d’entreprises restent toujours bien orientées, bénéficiant de rendements attractifs et d’une demande robuste, sur fond de résultats d’entreprises solides (notamment aux Etats-Unis).
Du côté des matières premières, le cours du baril WTI(West Texas Intermediate)continue d’être pénalisé par une demande mondiale faible dans un contexte de tensions commerciales persistantes et d’incertitudes géopolitiques. En parallèle l’offre reste abondante. Le cours du baril termine le trimestre à 62,3 dollars, en baisse de 13% depuis le début d’année.
L’or ne cesse de battre des records, dépassant le seuil symbolique des 3800 USD l’once, soutenu par sa qualité de valeur refuge dans un contexte géopolitique tendu et par des achats massifs de la part des banques centrales des pays émergents pour diversifier leurs réserves. Il termine à fin septembre en progression de 48% depuis le 1er janvier, sur un niveau de 3 859 dollars l’once.
Enfin, sur le marché des changes, la parité Euro/Dollar s’établit à 1.17 au 30 septembre 2025 (niveau équivalent à fin juin), la devise européenne restant soutenue par le virage stratégique opéré par l’Europe au 1er trimestre pour doper sa croissance structurelle.
La Banque centrale américaine a initié le 17 septembre sa première baisse de taux directeurs depuis le début d’année (-25 points de base), cédant ainsi à diverses pressions liées aux marchés de l’emploi qui montre des signes de ralentissement mais également aux injonctions du président Trump, partisan d’une politique monétaire ultra-accommodante pour stimuler la croissance.
Après 4 baisses de taux directeurs depuis le début d’année, la banque centrale européenne n’a quant à elle opéré aucun changement au cours du troisième trimestre, l’Institution étant parvenue à stabiliser l’inflation autour de son niveau cible de 2%. Le Conseil des Gouverneurs ne s’est pas engagé sur une trajectoire prédéfinie à l’issue de la réunion de politique monétaire du 11 septembre.
Le trimestre a été marqué par la dégradation de la note souveraine de la France le 12 septembre dernier par l’agence de notation financière Fitch, de AA- à A+, au regard de la dégradation des finances publiques du pays et d’une capacité limitée à mener une consolidation budgétaire ambitieuse. Une annonce certes attendue mais somme toute symbolique, dans un climat politique extrêmement tendu. Le taux 10 ans français est malgré tout resté quasi-stable à l’issue de l’annonce, à un niveau proche de 3,50%. Cela étant, la volatilité sur les taux français pourrait perdurer, tant la situation reste fragile.
Concrètement, le déficit public français a atteint 5,8% du PIB à fin 2024, bien loin de la limite maximale du déficit selon les « critères de Maastricht », fixée à 3% du PIB. La dette publique s’établit quant à elle à 133% du PIB au dernier trimestre 2024, un ratio parmi les plus élevé d’Europe, derrière l’Italie (135%) et la Grèce (153%) et très loin de la position de l’Allemagne (62,5%) _ Source Eurostat.
A ce jour, c’est surtout la trajectoire du déficit qui inquiète les investisseurs. Car en l’absence de gouvernement stable et de mesures concrètes, ce dernier risque encore de se creuser, pesant sur les perspectives financières du pays.
L’OCDE a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour 2026 dans l’expectative des droits de douane instaurés par l’Administration Trump, dont l’impact sur l’économie reste à ce jour encore difficile à évaluer.
En Europe, les investissements dans la défense et les infrastructures (en Allemagne) devraient continuer à porter leurs fruits sur la croissance à moyen terme, sur fond de politique monétaire accommodante. Restent les inquiétudes liées à la situation politique extrêmement instable en France, alors même que les derniers indicateurs économiques du pays pour le mois de septembre ont été plutôt décevants, tant au niveau des services que de la production manufacturière. Aux Etats-Unis, l’économie demeure solide, cela étant la nouvelle politique douanière pourrait peser sur la consommation des ménages et donc sur les perspectives de croissance, alors même que le marché du travail commence à montrer des signes d’essoufflement.
A brève échéance, les investisseurs resteront très attentifs aux prochaines publications de résultats d’entreprises, après une saison exceptionnelle au titre du 2ème trimestre, en particulier aux Etats-Unis dans le secteur technologique.
Autre point de vigilance : les Etats-Unis s’enfoncent depuis le 1er octobre dans un nouveau « shutdown », c’est-à-dire une paralysie de l’Administration fédérale américaine, faute d’accord sur le nouveau budget du pays par le Congrès américain, le plafond de la dette ayant été atteint. Il s’agit du premier shutdown depuis celui qui a eu lieu entre le 22 décembre 2018 et le 25 janvier 2019. La seule issue reste celle d’un accord au Congrès permettant un relèvement des dépenses.
Enfin, l’instabilité géopolitique reste bien présente, susceptible à tout moment de d’engendrer de la volatilité sur les places boursières.
Andrey PAMPOUILLESenior Investment Specialist Solutions Financières BNP Paribas Epargne & Retraite Entreprises
Wenzhao SUN Responsable Solutions Financières BNP Paribas Epargne & Retraite Entreprises
Source indices : Bloomberg, au 30 Septembre 2025 ; indices publiés dividendes réinvestis et en devises locales
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