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Un premier trimestre 2023 globalement positif pour les places boursières mondiales malgré un contexte agité

Les premiers mois de l’année 2023 ont été marqués par un regain de volatilité sur les marchés financiers.

​​​​Ces derniers ont pourtant connu un début d’année exceptionnel, portés notamment par une baisse sensible du prix de l’énergie en Europe et la réouverture de l’économie chinoise. Ils ont ensuite été rattrapés par les résurgences des inquiétudes liées à l’inflation et de vives tensions au sein du secteur bancaire.
Dans ce contexte chahuté, les principales places financières internationales sont parvenues à terminer le trimestre dans le vert, à l’image de l’indice mondial MSCI AC World (en dollars) qui progresse de 7,3% depuis le début d’année à fin mars. Les marchés européens se sont globalement bien comportés. L’indice représentatif de la zone Euro, l’EuroStoxx 50, affiche même un gain notable de 14% sur le trimestre, soutenu notamment par des résultats d’entreprises résilients. Les marchés américains évoluent quant à eux de manière plus contrastée. Si l’indice Dow Jones est resté quasi-stable avec une légère progression de +0,9%, l’indice des valeurs technologiques, le Nasdaq, affiche lui une hausse de 17%, soit sa plus forte progression trimestrielle depuis 2020.​

​​​ Au sein de l’indice sectoriel Stoxx Europe 600, les secteurs qui ont le plus souffer​t en 2022 affichent un rebond très marqué sur le trimestre, à l’image de la Distribution (+21.7%), portée par des espoirs de reflux de l’inflation et de la Technologie (+20.8%), cette dernière bénéficiant des résultats solides des semi-conducteurs et de perspectives encourageantes sur l’économie chinoise. En revanche, le secteur de l’Energie, plus forte hausse de 2022, est impacté par la baisse des cours du pétrole sur la période. Les valeurs bancaires, après un très bon début d’année, se sont repliées en fin de trimestre dans le contexte d’incertitude sur le système financier. Enfin l’Immobilier affiche la plus forte baisse sectorielle du trimestre (-4,7%) pénalisé par un niveau de taux encore élevé.

​​​​ Les marchés obligataires, après la baisse historique de 2022, ont évolué dans un environnement de marché complexe, au gré des perspectives de taux d’inflation, de taux d’inté​rêt et de croissance économique. Les emprunts d’Etat européens et américains terminent le trimestre en légère progression, soutenus par une détente des taux longs en fin de période sur fond de crise bancaire.​

​​​​Concernant les actifs de diversification, les matières premières pâtissent d’une baisse sensible des prix. Le fait marquant reste la chute des prix du gaz en Europe (-36,5% depuis le 1er janvier), ces derniers étant même revenus au niveau d’avant la guerre en Ukraine. Les cours du baril de pétrole WTI reculent de près de 6% dans l’anticipation d’une dégradation des perspectives économiques. Le marché immobilier coté européen termine le trimestre sur un repli de -4,7%, pénalisé par le contexte de forte hausse des taux.​

Une inflation toujours tenace​​​

Si les derniers chiffres de l’inflation globale attestent d’une nette décélération, en particulier en zone Euro où elle est passée de 8.6% à janvier à 6.9% en mars, force est de constater que cette dernière reste encore à des niveaux très élevés. La baisse sensible du prix des matières premières explique le reflux récent, et l’inflation sous-jacente (hors alimentaire et énergie) reste extrêmement tenace, à des niveaux supérieurs à 5%, aussi bien aux USA qu’en Europe.​

Dans un tel contexte, les banques centrales ont maintenu leur trajectoire en relevant encore leurs taux directeurs au cou​rs du trimestre. Le taux principal (taux de refinancement) atteint désormais 5% aux USA et 3.5% en Europe. La mini-tempête qui a secoué le secteur bancaire en mars n’y aura rien changé. En poursuivant le rythme de resserrement monétaire, les banques centrales veulent bien prouver que la lutte contre l’inflation reste leur priorité.

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Un secteur financier dans la tourmente : quelles conséquences ?​​

Les marchés ont connu une vague de volatilité au mois de mars dans le sillage de la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB), banque régionale américaine spécialisée dans le financement des start-up, et du rachat de Crédit Suisse par UBS. Ces événements ont créé de nombreuses incertitudes sur les marchés et ravivé les inquiétudes relatives à la santé du secteur bancaire, conduisant les autorités monétaires à intervenir pour assurer la stabilité du système financier. La Banque Centrale américaine a notamment octroyé des systèmes de prêts entre les banques américaines pour faire face aux retraits massifs, via un nouveau programme intitulé « Bank Term Funding Program » (BTFP). Elle a également décidé de garantir l’ensemble des dépôts des clients de SVB, peu importe les montants qui étaient en compte, afin de rétablir la confiance sur les marchés. En Europe, la Banque Centrale Européenne (BCE) s’est montrée rassurante quant à la solidité du système bancaire et se dit prête à intervenir si besoin avec tous les outils qui sont à sa disposition.​

​Si la nervosité des investisseurs était palpable au plus fort de la crise, la tension est retombée à la fin du trimestre. Les difficultés des banques régionales américaines ne sont certes pas résolues dans la mesure où elles devraient continuer à être confrontées à une baisse des dépôts de liquidités, les clients leur préférant les grandes banques dont la réglementation est plus stricte. Mais sur un plan plus global, il est important de souligner que la régulation s’est nettement renforcée sur le système bancaire mondial, en particulier sur les banques systémiques, et les événements survenus en mars sont spécifiques à certains acteurs du secteur bancaire, sanctionnés par une mauvaise anticipation de la gestion des risques.



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Quelles perspectives pour les prochains mois ?​

Au cours des prochains mois, les marchés financiers devraient rester assez volatils. Le contexte économique demeure en effet incertain dans la mesure où la croissance mondiale commence à montrer des signes d’essoufflement. Cette dernière devrait se maintenir à un rythme inférieur à sa tendance de long terme dans les mois à venir et les signes de ralentissement sont palpables aux USA et en Europe compte tenu des politiques monétaires très restrictives et de la baisse du pouvoir d’achat des ménages. A cela s’ajoute le fait que les récentes perturbations devraient amener les banques à resserrer leurs conditions de crédit, ce qui impactera de fait la consommation et les investissements.​

Cela étant la croissance mondiale montre encore des signes de résilience et l’inflation devrait continuer à ralentir, même si le processus de désinflation s’annonce lent.​​

​​La question centrale reste aujourd’hui de savoir quand les banques centrales mettront un terme au cycle de hausse des taux, dont le rythme a été inédit jusqu’à présent. Les prochaines déclarations des institutions financières seront donc décisives pour l’évolution future​​ des marchés, sachant que la vigueur du marché du travail des deux côtés de ​​l’Atlantique les oblige pour l’heure à maintenir le cap.




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Andrey PAMPOUILLE​​

Investment Specialist
Solutions Financières
​BNP Paribas Epargne & Retraite Entreprises

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Yanning MA, CFA​​
Responsable Solutions Financières
​BNP Paribas Epargne & Retraite Entreprises

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​Source indices : Bloomberg, au 31 mars 2023 ; indices publiés dividendes réinvestis et en devises locales​​​
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